La Vénitienne

Auteur anonyme du XVIème siècle
Avec Claudia Cardinale, Marcel Maréchal, Catherine Allégret
6 mai 2000
Théâtre du Rond-Point


Venise du carnaval, Venise des labyrinthes


Venise est la cité des labyrinthes. Tel une bacchanale moderne, le carnaval y permet tous les libertinages. Un auteur italien du XVIème siècle, masqué d'anonymat comme il se doit, dépeint le labyrinthe des passions, qui ne mènent qu'à la vanité du vide ou du désespoir. Cette peinture cruelle des moeurs patriciennes prend le masque de la comédie, menée avec brio par deux servantes et un portefaix.


L'intrigue est banale. Un jeune étranger vient à Venise en quête de bonne fortune. Il séduit par sa jeunesse deux dames vénitiennes. Elles ne rêvent plus que de le mettre dans leur lit. La pièce est libertine, parfois crue. De ce jeu décadent des passions et de la désinvolture, aucun des personnages ne sort indemne.


L'âme italienne de Claudia Cardinale


Claudia Cardinale, crédible sans choquer, gère très intelligemment les scènes scabreuses de la pièce. Elle exprime le feu et la glace avec autant de force. L'âme italienne, faite de pudeur et d'ostentation, rayonne dans son jeu.


A côté, les soubrettes sont trop françaises. Mais Marcel Maréchal déclenche les rires mérités des spectateurs par sa gestuelle ou la virtuosité de sa diction.

Lorsque la comédie finit, l'ordre revient. Pour les spectateurs, il en reste une saveur indéfinissable, celle du jeu d'une comédienne, fin et fragile comme un cristal de Murano, celle d'un texte léger et profond, ambigu comme un masque.

Tour Eiffel
Top

Accueil Spectacles          Critique suivante




Copyright © 2000 Dominique Dufils

Les photos et textes de ce site sont protégés.
Toute reproduction, même partielle,
est interdite sans autorisation préalable.