Béatrice et Bénédict


d'Hector Berlioz
en concert
Direction musicale : Michel Plasson
Avec l'orchestre du Capitole de Toulouse
le choeur de chambre Les Eléments
Inva Mula, Elodie Méchain
Béatrice Uria-Monzon, Gabriel Bacquier,
Gordon Gietz, René Schirrer
Samedi 15 février 2003
Théâtre Mogador



Dans Béatrice et Bénédict, Berlioz enchaîne d'une écriture souple, légère et gaie un savoureux opéra comique d'après la pièce de Shakespeare Beaucoup de bruit pour rien. Souffrant de névralgies, le compositeur a mis dans sa musique toute son énergie, toute sa joie, toute sa délicatesse.


Le triomphe de l'amour

A l'opposé de Claudio et Héro, qui aiment tout simplement et se marient sans se poser de questions, Béatrice et Bénédict sont des réfractaires à l'amour, par fierté, par goût de l'indépendance et de la liberté, par inexpérience sans doute aussi. Amusés, voire piqués, leurs amis tendent le piège des sentiments et les deux récalcitrants finissent par rendre les armes à l'amour.


Un orchestre parfait

L'orchestre national du Capitole de Toulouse, dirigé par "son chef" Michel Plasson était absolument parfait. Vif, convaincu, précis, attentif, rigoureusement ensemble, il rend le meilleur de l'oeuvre pour le plus grand plaisir des auditeurs. Les choeurs étaient bons, soutenus dans leurs nuances par les légères, mais efficaces indications du chef. Une voix de soprano très pure s'en dégageait, qui mériterait mieux qu'une place anonyme dans un choeur.


La magie d'un nocturne

La salle, trop petite, s'adaptait moins aux chanteurs solistes, qui par ailleurs n'étaient pas, à l'exception de Gabriel Bacquier et Elodie Méchain, complètement compréhensibles. Le public aurait sans doute eu besoin de sous-titres... Béatrice Uria-Monzon a gardé pendant toute la représentation une distance critique par rapport à son personnage, distance malheureusement soulignée par la désinvolture d'une mèche de cheveux rebelle et assez agaçante. Les deux autres interprètes féminines étaient bel et bien dans leur personnage malgré la présentation en concert de l'opéra. Le langoureux nocturne entre Héro (Inva Mula) et Ursule (Elodie Méchain) était un moment de pure beauté, délicatement ponctué par la voix grave et douce des contrebasses.


Le public a chaleureusement félicité orchestre et interprètes, et c'était mérité.

Si j'avais à garder une impression colorée de ce concert, il en résulterait une image composée de bleu et d'or.



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