Prades aux Champs-Elysées

Soirée Beethoven
Vendredi 18 janvier 2002
Théâtre des Champs-Elysées


Oeuvres au programme :
Sonate pour violoncelle et piano n°3 en la majeur op. 69
Arto Noras (violoncelle), Christian Ivaldi (piano)
Quatuor pour cordes et piano n°4 en mi bémol majeur op. 16a
Michaela Martin (violon), Bruno Pasquier (alto), Frans Helmerson (violoncelle), Kun Woo Paik (piano)
Quintette pour piano et vents en mi bémol majeur op. 16
Christian Ivaldi (piano), François Leleu (hautbois), Michel Lethiec (clarinette), André Cazalet (cor), Milan Turkovic (basson)
Quintette à cordes en ut majeur op. 29
Michaela Martin, Olivier Charlier (violon), Vladimir Mendelssohn, Bruno Pasquier (alto), Frans Helmerson (violoncelle)


Le Festival de Prades, c'est la résistance par la beauté et l'amitié. Né de l'exil de Pablo Casals, ce festival réunit les meilleurs spécialistes de la musique de chambre et veut transmettre au monde un message de paix et de réconciliation.

Un classicisme voluptueux

Arto Noras et Christian Ivaldi ont ouvert le concert dans le plus pur des classicismes. Il est difficile d'atteindre à autant de perfection dans la plus parfaite modestie. C'est un travail très pur qui cherche la transcription la plus vraie de la phrase musicale, dans toute sa volupté et dans toute sa subtilité.

Une pleine harmonie

A la fin du premier mouvement du Quatuor pour cordes et piano n°4, une spectatrice a lancé :"Excellent !", provoquant le sourire des musiciens et spectateurs. Cela résume bien en effet l'impression d'ensemble. Michaela Martin, Bruno Pasquier, Frans Helmerson et Kun Woo Paik ont su à merveille s'écouter et produire un tissu sonore homogène. J'ai particulièrement apprécié le doigté fluide et élastique de Kun Woo Paik, qui tirait du piano des sonorités cristallines très agréables.

La beauté à l'état pur

Le sommet du concert fut atteint avec le Quintette pour piano et vents en mi bémol majeur. Cette oeuvre est sans doute la plus connue, la plus accessible des quatre. Elle entraîne par son dynamisme, renforcé par la puissance des instruments. Cette réunion de solistes du plus haut niveau, tous vivant la musique avec la plus grande simplicité et le plus grand art, a produit un moment de pure beauté que la critique reste impuissante à évoquer.

Ephémère et magique

Le Quintette à cordes, qu'on aurait trouvé remarquable dans un autre contexte, fut en deça des autres morceaux. Le second violon notamment était un peu trop présent. Cette trop grande présence apporta un déséquilibre chez les autres instrumentistes, les contraignant à forcer leur jeu, et l'harmonie du morceau en fut rompue. Le public cependant réclama un bis. Le même mouvement fut rejoué, encore différemment. C'est bien là la magie du concert : créer entre les musiciens et les spectateurs un moment unique, magique et éphémère.



Tour Eiffel
Top

Accueil Spectacles          Critique suivante




Copyright © 2002 Dominique Dufils

Les photos et textes de ce site sont protégés.
Toute reproduction, même partielle,
est interdite sans autorisation préalable.